lundi 2 février 2009

Crayons de couleurs

Ah ! les crayons de couleurs !!! quelle merveilleuse invention !

Lorsque j'étais enfant, juste après guerre, les boîtes de douze étaient déjà presque un luxe. Celles de six, voire de quatre se trouvaient plus facilement. Quant aux autres, pffffffffff ! même pas en rêve ! et encore, j'avais de la chance : mes parents encourageaient les arts !

Une année, après Noël, ma voisine de classe est revenue avec une boîte de C... d'A... de vingt-quatre crayons. Un émerveillement ! à mes demandes réitérées d'ouvrir la boîte pour regarder, elle opposa une fin de non-recevoir ca-té-go-ri-que. Peut-être que les regards sont plus agressifs que les taille-crayons ? Un matin cependant, j'avais eu l'autorisation de rester en classe pendant la récréation. Au moment de sortir, ma voisine prit sa belle boîte et la plaça bien en évidence sur le dessus de son bureau. Un peu sadique, non ? je résistais, résistais et au dernier moment, quand tout le monde se préparait à rentrer, j'ai entrouvert la boîte... Hurlements : "C'est une voleuse ! elle m'a volé ma boîte !..." et en choeur les autres : "voleuse !, voleuse ! voleuse" !!!" Il a fallu l'intervention de la maîtresse pour démontrer que la boîte était toujours là et qu'il ne manquait pas la moitié d'un crayon... mais j'en avais gros sur le coeur, ma curiosité amplement punie !

Quelques temps après, mes parents qui parfois nous rapportaient une bricole, en revenant des courses hebdomadaires ont pris des airs mystérieux pour nous donner... une superbe pochette de crayons : une double, de vingt-quatre. Ils nous offraient la clef du paradis. Tandis que, à mon habitude, je m'en suis servie et resservie, mon petit frère les économisait, les bichonnait et c'est ainsi que, un bon demi-siècle plus tard, j'ai encore sa pochette, précieusement rangée dans un tiroir...




Et puis les années ont passé et un jour, profitant d'une promotion dans un Hyper qui venait d'ouvrir, je me suis offert les trois douzaines. Cette fois, ce sont mes filles qui de temps en temps venaient subrepticement les utiliser et je fermais les yeux...

L'histoire s'arrête-t-elle là ? que nenni ! ce serait compter sans les amies !

Pour mes 62 ans, l'une d'elles m'a offert quatre douzaines : la folie, le rêve à l'état pur, l'arc-en-ciel puissance dix ! Quarante-huit crayons, que je n'ose pas tailler, que je caresse, classe, range et dérange pour reranger... En comptant bien, si j'en use un par an... je pourrai arriver à cent ans !

Merci B. ! Merci !

Neige



Un des avantages de la retraite... pouvoir profiter de ce qui, dans la vie active est plutôt un handicap !
Rêves blancs, douceur - frisquette quand même ! - silence, bruits ouatés... la neige, encore, pour saluer le mois nouveau.
Et que c'est dur pour nos petits amis emplumés ! regardez la terrasse à neuf heures ce matin et une heure plus tard !!!